Une année à l'étranger...

Okinawa (jour 2) : Kudaka Jima

Nous voilà levés à 5h du matin, prêts à nous préparer et à prendre notre bus pour Kudaka ! Kudaka, c'est une toute petite île à l'Est de Okinawa, que l'on nomme aussi "l'île des Dieux". Elle serait sacrée, et elle l'est tellement qu'il est interdit de ramener quoi que ce soit provenant de l'île (au risque de se mettre les Kami à dos...). Vous en saurez plus un peu plus tard. A 6h30 nous prenons le monorail pour aller à la gare des bus, et nous cherchons notre arrêt. Trouvé ! Parfait, il n'y a plus qu'à attendre 6h56. Mais à l'heure voulue... Pas de bus. Bon... Des retards peuvent arriver, mais je vous rappelle que nous sommes au Japon, c'est étonnant. 10 minutes plus tard, je n'y crois plus : je vais checker les horaires devant les bureaux, et pourtant c'est bel et bien ça. Où est mon erreur ? Je ne comprends pas. Au bout d'un moment, je rentre dans le bureau que je croyais fermé, et je demande au monsieur. Ah ! Donc voici le pourquoi du comment... Aujourd'hui c'est... L'anniversaire de L'Empereur. Nous sommes le 23 décembre, et l'Empereur japonais fête ses 83 ans... Ah. Vous ne comprenez toujours pas ? Eh bien, sachez maintenant que ce jour là est... férié. Et bien oui, pour marquer l'évènement, on fait de ce jour un jour férié. Est-ce que les gens se rendent voir l'Empereur me direz vous ? Non, point du tout, ils sont juste content parce que la plupart des gens ne travaillent pas. Les gens de Tôkyô éventuellement, lorsqu'ils passent près du château, font un salut de la main. Point barre.


Par contre, pour nous ça change tout : notre bus partira donc à 8h10... Et donc, arrivera après 9h. Or, notre ferry part à 9h. Et nous avons 1h à poireauter comme des idiots parce qu'on avait pas vu qu'il s'agissait d'un jour férié et qu'il aurait fallu prendre le bus de 6h21. Je peux vous dire que cela m'a mise en rogne. Bien gérer un planning, et... le voir exploser en miettes. Y'avait plus qu'à espérer que les ferry partent bien et qu'on ait celui de 10h. Du coup, on est allé se balader : non loin, il y avait une porte... Je ne me souviens plus trop de quoi il s'agissait, mais c'était juste une grande porte sans intérêt, sauf culturellement : il s'agissait d'une princesse chinoise qui était vénérée en tant que déesse après sa mort, et les hommes lui créaient des sanctuaires pour la vénérer, et c'était un des vestiges de l'époque. Bref... On est retourné attendre le bus.


Hop, 1h de route. Et là, j'entends "Azama", donc j'appuie sur le bouton, et on descend. Hum ? Où est le port ? Oh non... La suivante c'était "Azama Sun Beach", et c'était là qu'il fallait descendre... La journée commence bien. Heureusement, il n'y a que 10 minutes à pied entre les arrêts de bus, nous avons trouvé le port. Qui ne paye pas de mine d'ailleurs, et le ferry n'est pas super bien indiqué. Pourtant les gens nous accueillent très bien, on prend nos billets, quelques explications sur les ferry rapides et longs (15 minutes le rapide - 20 minutes le normal...), un petit accueil d'une vieille petite minette noire qui adore les caresses et qui semble veiller sur les lieux.

On attend en visitant la petite boutique. Puis on prend le ferry. On se met en haut pour bien voir, et hop c'est parti. L'eau du port est d'un bleu ! Assez impressionnant quand on connaît la couleur de la notre dans le sud de la France... Sans commentaire. Il ne fait pas chaud sur le bateau ! Brrr. Puis pendant le trajet, une japonaise se met à papoter avec nous, super sympa. Elle habite Tôkyô et fabrique des bonzai ! Sympa. On a papoté de tout et de rien, et elle nous a donné ses coordonnées pour aller voir des magasins de bonzai à Tôkyô. Puis nous sommes arrivés et nous sommes séparés. Nous avons suivi le "flot" de gens (on devait être 20 grand maximum). Tout le monde s'est jeté sur les 2 boutiques de Kudaka pour louer des vélos. Nous, on s'est dit qu'on allait le faire à la marche, que c'était plus cool quand même. Alors on a pas traîné, et on a pris une route au hasard sur le flanc droit de l'île. Ici, malgré la taille infime de l'île, ils ont construit 3 routes... En majorité pour le tourisme on pense, pour les gens qui viennent la visiter en vélo ; puis pour les habitants. Parlons-en : il n'y en a pas beaucoup et leurs maisons laissent à désirer, ça ne paye vraiment pas de mine, et le peu de maison qu'il y a sont faites de briques et sont laissées ainsi, pas de couleur, rien. C'est un mini village. On a passé quelques maisonnettes, puis on a trouvé la première plage nommée "Piza Hama" (oui oui... Sinon, hama signifie plage). On prend le petit bout goudronné, et on voit cette immense plage et ce bleu magnifique... Les émotions qui se dégagent de ce lieu sont indescriptibles ! C'était magnifique. A en couper le souffle. Les japonais se contentaient de rester sur le bord de la partie goudronnée ou un peu sur le sable devant, mais nous avons fait les aventuriers et nous avons avancé dans le sable et dans les formations rocheuses acérées, contents de ne pas avoir pris de vélo.

Nous avons ensuite décidé de pique-niquer un peu plus loin, dans les récifs. Après quelques séances photos design, nous nous sommes installés sur le bord de plage, sur un gros rocher le long de l'océan (et oui, ici il s'agit de l'océan Pacifique). Nous avons trempé nos pieds dans l'océan (quand même !), qui était plutôt frais, mais ça allait. J'avais sacrément envie de me baigner, mais je n'étais pas sûre de si on avait le droit ou pas de s'y baigner, ou des dangers qui existaient par-ici. Etant donné qu'il n'y avait personne, j'ai préféré éviter (et peut-être aussi n'aurais-je pas réussi à me baigner entièrement !). Cependant, j'ai troqué mon pantalon de rando' pour un short, et mes vestes ont fini dans le sac ! J'étais donc en chemise légère à manches longues retroussées. Edouard s'est fait attaquer par une vague plus forte que les autres et a dû se mettre un peu plus haut sur son rocher ! Mais dans l'ensemble, l'eau était calme, magnifique... C'était reposant ! Les roches, les petites pierres, le corail et les coquillages sur la plage sont aussi tellement beaux... J'avais envie d'en prendre un de chaque pour ramener et m'en souvenir ! Quels beaux souvenirs ! Mais je me suis rappelée qu'il s'agissait de l'île sacrée et qu'il était absolument interdit de ramener quoi que ce soit. Oh beaucoup auraient bravé cet interdit (et le font certainement régulièrement), mais j'ai bien trop de respect pour la religion au Japon. Je me suis donc retenue et je n'aurais de souvenirs que les photos, et ma mémoire.

Mais à ce moment où tout est calme, je dis à Edouard "mais quand même, il n'y a pas beaucoup d'animaux, même pas des oiseaux..." et là je suis coupée court, je viens de tourner la tête en parlant, et que vois-je ?! Un... Chat ! Si si, un chat, roux, un petit chat roux sur le rocher juste en face de nous... Je rêve ou quoi ?! On est sur une île... le long de l'océan... Y'a déjà pas beaucoup d'habitants... Et là y'a un chat domestique sur la plage ?? J'avais du mal à réaliser. Puis il nous regardait comme ça, il nous fixait... L'air sûr de lui. Bon, je tente de l'approcher, mais rien à faire : il est trop sauvageon. Cependant, il nous guette, et je sais pourquoi : on mangeait du poisson ! Dommage pour lui, il est apparu trop tard et on a tout fini. On reprend la route, le long de la plage. En retrouvant le chemin de goudron, on le revoit sur la droite, nous observant. Il ne nous quitte pas du regard le fourbe !

On reprend notre marche sur la route. On arrive face à un petit champ de potager, et un papi et une mamie qui travaillent dans ce champ. Je ne peux résister à l'envie de les prendre en photo ! Quel courage ! Sur cette petite île, ces deux personnes âgées qui s'agitent, et travaillent la terre seuls tout à la force du corps ! Pas de machine ici : ils sont pliés, retournent la terre, utilise leurs instruments... Je ne peux être qu'impressionnée. Et je comprends mieux leur problème de dos aujourd'hui, toutes ces personnes souvent pliées en 2 lorsqu'elles vieillissent : ce pauvre papi doit passer ses journées ainsi, et j'imagine qu'il s'agit d'un de leurs seuls gagne-pain, étant donné que cette île n'est pas vraiment très touristique (faut connaître, c'est plus le bouche à oreille, et on remercie le professeur d'Edouard). Nous continuons la route qui fait une petite boucle. Et d'un coup, Edouard me dit "regarde là-bas !", je tourne la tête, et sur le chemin au loin je vois le chat roux ! Il est là, assis, il nous regarde. Pas de doute, c'est le même. Je ne peux m'empêcher qu'il représente un Kami... Un Dieu dans le corps de ce chat, surveillant l'île ! Je trouve que c'est une belle image. Puis nous continuons à la découverte de l'île.


La plage suivante est Tati Hama. Nous traversons la petite jungle par le chemin créé par les hommes afin de rejoindre la plage. Celle-ci, c'est une immensité blanche d'un côté, et bleu ciel de l'autre. Un spectacle éblouissant, encore une fois. On marche jusqu'au bout, et je ne peux résister à l'envie d'ôter mes chaussures à nouveau pour mettre mes pieds dans l'eau et faire une séance shooting de pieds ! C'est rigolo, j'en profite bien. Les roches sont aussi vraiment étonnantes au bout. Nous traversons la plage, pour arriver à un petit chemin retraversant la jungle. Sur la gauche, il y a comme un petit pot pour prier. N'oubliez pas : Kudaka est l'île sacrée, il est donc normal d'y trouver des coins religieux. Mais c'est tout à fait extraordinaire car tout est différent de ce qu'on a l'habitude de voir dans le centre du Japon. Pas d'autel, pas de construction... Juste la nature : un arbre, une cavité, une grotte, un tronc... vénéré par les humains, et on le sait sacré grâce à ce petit pot, son encens brûlé et ses sous. C'est tout ! Des croyances sûrement très vieilles et qui n'ont pas été trop modifiées par le temps et l'arrivée d'autres croyances... Qui sait. Edouard s'est acheté un livre dessus (en japonais !) qu'il a l'intention de potasser. Des recherches pourraient être faites ici...

Nous avons continué notre route, et le petit chemin nous indique que l'autre côté de la plage sur lequel nous étions s'appelle Ishiki Hama. Les deux plages ne font qu'une en réalité. Nous reprenons notre chemin, qui n'est désormais plus goudronné, mais bel et bien tracé pour les voitures. Il fait de plus en plus chaud ! Et le soleil tape. Nous voilà maintenant à Shimashi Hama. J'ai beaucoup aimé celle-ci car les récifs sur la plage étaient particulièrement magnifiques ! Il y avait plus haut à nouveau un petit lieu de prière, avec un splendide coquillage en offrande ! Ainsi que tout plein de pièces, parfois moisies ou usées par le temps. Cela doit faire des années et des années que les gens viennent ici... Nous avons cavalé sur les récifs et sur la plage, puis nous avons repris la route vers la suite de la découverte de l'île.

En chemin, nous avons croisé la route d'un arbre de toute beauté ! Il doit être vieux, et on comprend pourquoi cette île est dite sacrée. Tout semble en effet sacré, si vieux ! Les récifs, les coquillages, les animaux, les arbres... Tout. C'est vraiment sensationnel. La plage suivante fut Upama. Encore plus immense que les autres ! Nous avons marché jusqu'à ne plus pouvoir aller plus loin, sur des centaines de mètres, si ce n'est un bon kilomètre. Je n'ai pu résister à l'envie, à nouveau, d'enlever mes chaussures, mais cette fois pour apprécier la douceur infinie du sable... Quel bonheur ! En se rapprochant de l'eau, la texture change mais reste douce. Et hop un nouveau petit bain de pieds ! Par contre, attention lorsque les récifs approchent : là, ça pique sacrément, mieux vaut éviter d'y poser les doigts de pied dessus. Je ne pouvais me résigner à l'idée de faire demi-tour, mais quand vraiment on a vu qu'on aurait pas de chemin au bout, je me suis résignée. On a fait demi-tour et j'ai passé mon temps les pieds dans l'eau et sur les roches en sens inverse, ne voulant plus quitter l'océan. C'était vraiment fantastique ! J'ai dû m'y résigner et mes pieds ont vite séché en marchant dans le sable chaud et fin de l'île. J'ai dû remettre mes chaussures au bout, dommage !

La balade continue, jusqu'au bout de l'île. Ahhh, le bout ! On se serait un peu cru à Six-Fours pour tout vous dire, au bout du parc Méditerranée. Avec une eau plus claire, plus turquoise, et plus impressionnante tout de même. Mais le vent et la formation des roches y faisaient penser. Les vagues se jetaient sur les massifs rocheux, c'était beau ! Nous avons marché le long des falaises jusqu'à ce qu'il ne nous soit plus possible d'avancer. Nous avons admiré une dernière fois les lieux, puis repris notre marche. Maintenant, il nous faut faire l'autre côté de l'île ! Et mine de rien, ça prend du temps. Entre temps, j'ai troqué ma chemise pour un T-shirt... Il fait vraiment, vraiment chaud ! Les lunettes sont de rigueur, et la crème solaire l'aurait été...



L'autre côté est beaucoup plus exotique, avec moins d'accès aux plages et beaucoup plus de formations rocheuses, ainsi que plus de forêt tropicale, plus de densité. C'est incroyable car sur la plage le vent est fort et il fait frais, mais à l'intérieur, les quelques arbres tropicaux empêchent le vent de passer et il fait bien plus chaud ! Quelle différence. Nous sommes passés devant un petit chemin où il était écrit "A partir d'ici, il vous est interdit d'entrer". Quel dommage... Il s'agit de la zone la plus sacrée de l'île, où ils font les rituels ; et d'ailleurs, il s'agit d'un rituel de femmes uniquement. Par respect à nouveau pour eux, nous n'y avons pas mis les pieds, mais la tentation était grande. Nous sommes arrivés sur la plage qui fut ma préférée de l'autre côté : une étendue d'eau turquoise... J'ai failli vraiment m'y baigner. Mais le vent était fort tout de même, et mon côté sérieux a repris le dessus. Mieux valait éviter, l'admirer de notre rocher d'en haut, la mâchoire décrochée, et s'en aller heureux de l'avoir vu.



Nous avons continué notre balade. Nous voici maintenant à "Yaguru Ga", des escaliers descendent vers la plage, mais ne nous y amène pas nous ne pouvons que l'admirer de loin. En réalité, nous descendons dans une grotte tout à fait étonnante, avec de l'eau naturelle (pas très claire cependant... on a préféré ne pas y toucher !!), et des petites casseroles pour se purifier. Et toujours le petit piédestal et les vieilles pièces. Sur le côté gauche, les rochers formaient un trou et la mer y entrait par vagues. C'était plutôt sympa !



On continue la balade dans la jungle ! C'est super cool et on est vraiment content. On a trouvé de vieilles tombes japonaises, différentes de celles de la grande île qui utilise le principe Bouddhique. Je n'y connais trop rien, mais Edouard a vraiment trouvé cela étonnant. Elles étaient toutes tournées dans la même direction, et les plus vieilles étaient perdues au milieu de la jungle en contrebas, recouvertes de végétation. Au début, on a même cru à des bunkers de l'armée américaine, mais pas du tout. C'est un sujet à creuser là aussi, car nous avons revu les mêmes tombes à Zamami. Et nous avons retrouvé des grottes comme la première. Le côté religieux de cette île est vraiment mystérieux, et intriguant !

Nous avions visité quasiment toute l'île, et il nous restait à attendre le ferry. Nous avions un petit creux, alors dans une boutique nous avons acheté des gâteaux rigolo d'Okinawa en forme de lions. A vrai dire, je pense qu'ils venaient seulement de Kudaka car par la suite, nous n'en avons plus trouvé nulle part ! C'était très bon. Et dans une autre boutique de souvenirs, Edouard a pu s'acheter son livre sur la religion et les rituels de Kudaka, et nous avons acheté des gâteaux en forme de muffins (pas du tout le même goût) fabriqués à Okinawa. Un pur régal ! Et ceux là on en a retrouvé, mais pas bons du tout ! Ceux de Kudaka sont bel et bien les meilleurs. Puis le ferry est arrivé, et nous nous en sommes allés.



Cette île était merveilleuse, et notre destination favorite durant tout notre voyage à Okinawa. Les plus beaux souvenirs, les plus beaux endroits, et une émotion que l'on ne peut décrire. Nous avons ensuite marché de Azama jusqu'à Sefa Utaki, des rochers qui sont sacrés eux aussi. Mais il était tard, et en réalité il fallait payer pour payer et faire le parc entier qui dure 30 minutes. Ce n'était pas le fait de payer, mais que notre bus n'allait pas tarder à arriver, et qu'après il fallait attendre 2h dans le froid et le noir... J'espérais y retourner, nous n'avons pas eu le temps. Nous reviendrons, Okinawa !

Le soir, nous nous serons repus d'un bon bol de Soba d'Okinawa (pour Edouard) et d'un Taco Rice pour moi (riz avec par dessus tout plein de trucs). Et en dessert, une glace Blue Seal à la mangue en mode sunday (yummy !!) et un toast monstrueux au miel ! Je peux vous dire que c'était un pur régal ! Ahhh, et nous nous serons couchés bien crevés, mais bien heureux !

Pour voir l'intégralité des photos, c'est ici.



31/12/2013
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