Randonnée à Kameoka/Hozu
Le travail et l'université ont repris, et le temps nous manque. De plus, certains le savent, mais je m'envole bientôt pour Hokkaidô : je vais en effet passer 1 mois dans une maison japonaise pour les aider à s'occuper… de leurs chevaux ! Je pars donc dans le cadre du WWOOF. Mais on en parlera une autre fois !
Avant de partir, je me dois de vous parler de nos petites excursions pendant notre semaine de vacances suivant Okinawa. Nous nous sommes reposés, nous avons rencontré de nouvelles personnes fort sympathiques, nous avons passé de bons moments, nous sommes souvent allés au restaurant, et nous avons fait un peu de randonnée.
Nous avons commencé par aller à Kameoka. Vous vous en souvenez ? C'est dans cette ville que nous avons visité les 7 temples pouvant nous apporter la chance pour la vie, et c'est aussi à Kameoka que nous avons participé à la Hi Matsuri. Nous sommes revenus et nous avons traversé le pont nous menant au village de Hozu pour justement aller randonnée sur le mont Hozu. Le froid s'est bel et bien installé, c'est donc bien équipés que nous avons marché. Nous n'avons pas trouvé le chemin de randonnée prévu… et nous en avons trouvé un autre, menant à un sanctuaire ! Pensant qu'il ne serait pas trop loin, nous avons entamé l'ascension…
Mais finalement, il nous aura fallu une bonne heure de montée pour le trouver. La marche, la montée difficile, nous a fait oublier le froid et rapidement les polaires ont fini dans le sac. La montée semblait interminable, mais plus on avançait, et plus le paysage était beau. Nous avons trouvé un sympathique point de vue, le ciel bleu et en bas la ville et les grands champs de Kameoka. Notre ventre hurlait de faim, et nous nous sommes arrêtés à cet endroit, nous asseyant sur des pierres. Nous avons tenu 5 minutes… et nous avons renfilé les couches de vêtements, et les gants. 5 minutes plus tard, nous tremblions tellement de froid, que nous avons terminé de manger en marchant… Grimpant, grimpant, grimpant… Et soudain, le « miracle » se produit : de la neige apparut sur les côtés du sentier !! Et plus nous montions, plus la neige se faisait dense, s'accrochant aux branches des arbres et s'amassant sur le milieu du sentier. Quand nous marchions, nous pouvions entendre celle-ci crisser sous nos chaussures de marches, et ô combien de fois la neige s'est effondrée sur nos têtes en passant sous les arbres !
Et enfin il apparut. Le magnifique torii gris du sanctuaire. S'il n'y a pas de kami ici, alors pincez-moi. Car le torii apparaissait comme magique, la neige recouvrant parfaitement le dessus et se mêlant parfaitement avec le shimenawa, en symbiose avec les petits shide en-dessous (les papiers blancs en forme d'éclairs). Et les marches menant au sanctuaire, d'un blanc immaculé et parfait… Bref, j'avais vraiment l'impression d'être dans un autre monde : le monde sacré des Kami. Nous avons grimpé les marches joyeusement, et nous sommes allés rendre visite au Kami de la montagne, bien sage dans son autel enneigé. C'était beau… Le vent s'est alors levé et la neige des arbres s'est envolée dans l'air, créant l'impression qu'il neigeait, et c'était magnifique. C'était… prenant. Nous sommes restés un moment là, ne sachant trop que faire. « Et maintenant ? », on serait bien resté mais le froid commençait à paralyser un peu. Alors nous avons dit au revoir au Kami, pour redescendre de l'autre côté de la colline.
Au feeling donc, sans carte (car nous n'avions que le chemin initialement prévu de randonnée, et nous n'avons pas trouvé de carte des montagnes de Kameoka, hélas), nous avons suivi le panneau indiquant le chemin. En descente, il fallait s'accrocher aux arbres pour ne pas glisser à cause de la neige, et j'ai fini la nuque couverte de neige… Pendant un instant, j'étais sceptique, le chemin n'était visible que grâce aux gens passés un peu avant certainement et ayant creusé dans la neige avec leurs pas, et plus aucun panneau n'indiquait le chemin. Mais nous avons retrouvé les signes de randonnée ! (d'ailleurs, au Japon, ce sont des cordelettes rouges accrochées aux arbres, signe que vous êtes sur un chemin de randonnée). Nous avons donc rapidement descendu la montagne… Et quitté la neige.
Finalement, une fois tout en bas, un autre panneau indiquait la route vers Mizuo, le fameux village des citrons que nous avions visité au cours de notre autre randonnée depuis Arashiyama : oui, Kameoka et Arashiyama sont séparés par plusieurs monts, et en empruntant celui en face de nous, nous pouvions aller à Mizuo, puis Arashiyama. Mais nous avons été sérieux : nous avons pris la route du retour.
Une très bonne randonnée, fort agréable, pleine de surprises, et que je ne risque pas d'oublier. Finalement, vivre 1 an au Japon, c'est aussi ça : découvrir ce qu'on ne peut voir en restant de simples touristes, découvrir les facettes cachées, et merveilleuses, d'une nature sacrée.
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