Une année à l'étranger...

Une famille en or, Hokkaidô

Ma famille était vraiment extraordinaire. J'avais ouïe dire que parfois, dans les échanges wwoof, on tombe sur des gens pas top qui prennent des wwoofer pour les exploiter. Mais j'avais aussi entendu du bien de certaines familles, j'ai d'ailleurs rencontré une fille d'Australie qui elle avait de l'argent de poche en plus de son boulot, et j'ai aussi lu sur des forums qu'une fille avait trouvé une famille aux Etats-Unis qui lui laissait tous ses week-ends pour qu'elle voyage. Donc il faut trouver la bonne famille. Et moi, je l'ai trouvée.

 

Dès les premiers échanges, on sentait que c'étaient des gens bien. Ils avaient peur que je tombe à l'arrivée de la gare à cause de la neige et du verglas, et donc ils m'ont envoyé des boots de neige à ma taille à Kyôto ! Cela annonce la couleur. De plus, ils m'avaient donné des informations parfaites avec les horaires de train, les noms des stations, les bus... pas de risque que je me trompe. Et en arrivant, Hisae et Jun étaient toutes les 2 là pour m'accueillir, le grand sourire, et m'emmener en voiture jusqu'à la maison. Dès le premier soir, les échanges ont été supers, quand j'avais du mal à comprendre Jun m'aidait, mais petit à petit j'ai réussi à comprendre la plupart de ce qu'ils disaient, et à me faire comprendre. Dès le premier jour de travail, Hisae m'a mise à l'aise et Jun qui était là depuis 5 jours m'aidait aussi à comprendre les mots que je ne comprenais pas pour savoir ce qu'il fallait faire. Le 2ème jour, j'étais à fond. Et dès le premier jour, Hisae nous a dit qu'on prenait des vacances quand on voulait ! Que cela pouvait être un jour, 2 jours, ou même 1 semaine. Mais pour moi, même si bien sûr s'occuper des chevaux tous les jours c'est un gros travail, pour moi c'était vraiment des vacances, du pur bonheur. Alors pourquoi prendre des vacances quand on se sent déjà en vacances ? Pour eux je comprends, mais pour moi qui ne reste qu'un mois. Mais cela montre à quel point ils sont gentils, et ils sont prêts à nous emmener à droite à gauche, en ville si on veut... bref, des gens A-DO-RA-BLES.

 

[Attention, début d'un récit sur les balades à cheval, sauter si ça vous ennui]

 

Au cours de ce mois, j'ai dû monter à cheval une dizaine de fois. Dès le 2ème jour, Kiyoshi me regarde d'un air déçu le matin "ahhh, aujourd'hui je crains qu'on n'ait pas le temps de monter à cheval, désolé...", je lui ai dit que ce n'était pas grave, je ne comptais pas arriver et direct monter. Après tout, j'étais là pour bosser non ? Et puis, rien qu'être avec les chevaux, c'était un pur bonheur. Mais le 3ème jour, Hisae m'annonce que l'on monte à cheval. Bon ben c'est pas de refus ! Elle me dit "tu montes Steve, je monte Sandria". Ok, elle a préparé les chevaux car bon, je ne savais pas trop comment ils faisaient, j'ai regardé pour le faire la prochaine fois. Puis nous nous sommes mis à cheval. Autant vous dire que c'était dur parce qu'en pantalon de ski... va étirer tes jambes !! ^^ Une fois à cheval, c'est partit. Steve était super sympa au pas, et au trot aussi. Dans la neige, c'était super impressionnant, les chevaux s'enfonçaient mais avançaient quand même avec aisance. Parfois, ça rebondissait, cela faisait une sensation bizarre et toutes mes années d'équitation furent remises en question car difficile de se caler dans la selle et de trouver son assiette, car en plus il ne faut pas gêner le cheval avec les rênes, car parfois il "tombe" vers l'avant, et si les rênes sont trop courtes ou les mains trop rigides, bam un coup dans les dents... Alors faut être super souple, mais en même temps vigilent car si les rênes sont molles, le cheval semble aussi avoir des difficultés. Bref, très, très difficile, mais très intéressant. Je peux vous dire que mes abdos n'ont jamais autant fonctionné ! Ensuite, le galop. Le stress au début. Steve fonçait dans les fesses de Sandria donc il me fallait le retenir, mais dans la neige le cheval bondit, fait parfois des mouvements étonnants qui font qu'on décolle carrément de la selle, et en plus il gardait la tête si basse et l'encolure pliée même rênes longues, que je ne savais trop que faire. Et si je le retenais trop, il me balançait des coups de cul pour me dire "hop hop hop, arrêtes de tirer sur le mors là". C'était pas cool, mais j'ai appris à le connaître, et puis ça s'est bien passé et c'est devenu un moment de plaisir.

 

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(Devant, Hisae sur Steve, derrière moi sur Sandria)

 

Puis nous sommes arrivés en bas, Kiyoshi et Jun nous attendaient ils étaient venus en voiture par la route pour nous faire coucou. Il avait vérifié l'état de la route, et il nous a dit d'aller au bout et de revenir en galopant. Ce qu'on a fait. Et petit à petit, les chevaux ont accéléré le galop, encore, encore... et je ne savais pas si on continuait tout droit ou si on tournait, et hop au dernier moment on a tourné pour retourner dans la poudreuse, en montée, j'ai failli valdinguer. Et là, les chevaux se sont élancés comme des fous, ils ont accéléré de plus en plus, c'était grisant ! Wow, j'ai posé mes mains loin sur l'encolure de Steve, et je l'ai laissé faire en accompagnant les mouvements, un peu inquiète quand même parce que ça tournait, et ils ne cessaient d'accélérer. Cela a duré un sacré moment, puis on les a laissé se reposer sur plusieurs mètres au pas. Plus loin, en rejoignant la route qui est le chemin pour remonter au club, donc peu de neige au sol, on a fait un galop monstrueusement rapide. Les fois où j'ai galopé si vite, c'était aux Etats-Unis et au Chili. Mais là, sur la neige, c'était effrayant, l'impression que le cheval va glisser d'un moment à un autre. Les virages s'enchaînaient et les chevaux, connaisseurs, coupaient super court en plus, ça penchait tellement, j'avais vraiment les chocottes. Mais c'était tellement énorme ! Puis la dernière montée, les chevaux se sont donnés à fond comme des furies, fonçant jusqu'à l'écurie. Wow... Merci Steve pour ce moment énorme. Des sensations que je vous souhaite de vivre.

Par contre, ce qui m'a surprise, c'est qu'on a remis les chevaux au box après qu'ils aient bu, et voilà. Pas de pansage, pas de séchage surtout. Genre "normal". Pas normal pour moi, pas du tout... Mais bon. C'est comme ça. Finalement, avec les semaines passées, on aura pris le temps de panser les chevaux et tant mieux. Ce jour là ils étaient peut-être pressé ? On avait fini à 13h. Va savoir.

 

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(Moi sur Sandria au départ du grand galop)

 

Bref, un moment magique que j'ai vécu de nombreuses fois. La seconde fut avec Takeshin, une magnifique jument alezane très nerveuse. Tellement que le début ne s'est pas vraiment bien passé... Puisque ni Keisuke la jument de Hisae, ni Takeshin ne voulaient avancer. Rien à faire. Et la mienne, plus âgée, était censée passer devant, impossible. J'avais beau la bouger, faire les rênes longues, serrer les jambes, donner des coups de talon... je ne faisais que l'énerver et elle bottait le vide de ses postérieurs, reculant encore et encore. Finalement, on a réussi parce que Hisae a pris une cravache et sans frapper Keisuke s'est mise en avant. Oui sauf que Takeshin ne voulait rien entendre !!! Je ne sais comment j'ai finalement réussi, mais à plusieurs reprises la miss s'arrêtait en plein milieu du chemin et impossible de la faire avancer. Déjà que j'avais un peu les chocottes, alors là... Puis au trot, elle était super inconfortable. En fait, ça m'a fait penser à Shanon au trot la première fois que je l'ai monté. Mais au galop... Un vrai bonheur ! Par contre, elle tire vers l'avant, beaucoup plus rapide que Keisuke, et difficile de la retenir, mais dès que je la passais devant, plus rien à faire elle s'immobilisait. Nous avons refait le même trajet, et les filles furent très très rapides aussi, et surtout elles tenaient beaucoup plus la distance que Steve et Sandria. C'était un vrai plaisir, j'ai appris à connaître Takeshin et à me relaxer, et tout allait pour le mieux.

 

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(Moi sur Takeshin)

 

La fois suivante, c'est Sandria que j'ai monté. Kiyoshi me dit qu'il est bien plus nerveux, c'est d'ailleurs leur cheval principal de courses de randonnée, et il est sorti, il me semble, sur du 180km avec Hisae. Un très très bon cheval avec énormément de puissance, que me dit toujours Kiyoshi, mais très nerveux. Bon, de premier abord, je ne sens pas la nervosité, loin de là, je le sens lourd sous moi, difficile à mettre en avant, limite mou. Faut constamment que je sers les mollets, j'avais l'impression d'être plus fatiguée que lui dès qu'il s'agissait de maintenir la distance au trot. Il s'arrêtait constamment, ou se remettait au pas et impossible de le remettre en avant, et Sandria étant plus âgé et plus vétéran que Steve, c'était à lui d'être devant. Au galop, pareil, il semblait si lourd, lent, mais très agréable. Avec son ventre rond, j'avais plus de facilité à le monter au trot que Takeshin, beaucoup plus stable. J'ai découvert pourquoi ils le disaient nerveux : il faisait des écarts pour tout et rien (oh, tiens donc j'ai repensé à Shanon), et il m'a fait un bel écart lorsque nous avons croisé... une biche ! Je peux vous dire que ça rend la balade encore plus merveilleuse, à cheval au galop dans la neige, avec une biche sur le bord... Nous avons refait le même parcours, et sur le retour, j'ai découvert un nouveau Sandria : sur la route, il a pris le grand galop, derrière Steve. Mais il voulait à tout prix doubler, je le retenais. Hisae a fait un mouvement de la main pour que je passe devant. Ok. J'ai ouvert les doigts, "Hai Hai" pour lui dire d'accélérer, avancé les mains et... une fusée ! Baaaaammmmm ! Il a décollé comme un fou, une propulsion d'une force monstrueuse, et nous voilà partis loin devant Steve, comme des fous sur la piste.  Je pouvais sentir sa force sous moi, c'était juste... impressionnant, grisant, merveilleux. Je m'en remettais à lui, encore une fois, et il accélérait toujours plus, et la peur tentait de prendre le dessus, pourtant je l'ai laissé faire. C'était super...

 

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(Steve)

 

J'ai ensuite toujours alterné entre Steve, Sandria et Takeshin. Hisae voulait me faire monter Happy, une autre jument d'endurance, mais Kiyoshi insistait pour qu'on entraîne Steve et Sandria car ils avaient grossi cet hiver et qu'ils fallait qu'ils reprennent la forme pour le début des courses en avril. J'ai monté une fois Kuro-Chan, un demi-sang arabe, de très grande taille et d'une grande force, mais d'une grande gentillesse (comme tous en fait). Kiyoshi ne monte presque plus à cheval, et la dernière fois c'était l'an dernier. J'ai donc tenté de le motiver pour qu'on monte tous ensemble car cela me faisait vraiment plaisir, et j'ai réussi ! Nous avons bien rigolé, car il faisait semblant d'avoir peur. Il a monté Diamond, cheval de 12 ans grand et robuste, le plus vétéran des chevaux de rando' pour les clients, tandis que Hisae en a profité pour entraîner un petit jeune de 4 ans. Une petite balade super sympathique, mais finalement, comme Kiyoshi ne voulait pas ni trotter ni galoper à cause de ses douleurs, Hisae s'ennuyait et a prit le trot, du coup Kuro-Chan ne voulait pas rester au pas derrière et a suivit. Et puis sur la route, un camion est arrivé, lentement, trop lentement ! Il stagnait derrière les chevaux, Kuro-chan devant et Yûsuke (le petit jeune) derrière. Du coup, Yûsuke a paniqué, a pris le galop et a traversé la route devant le camion ! Kuro-Chan, paniquant, a pris le galop. Voyant le camion, je le forçais à rester sur la gauche, mais il voulait absolument rejoindre Yûsuke. Puis d'un coup, le camion a lancé un gros et long coup de klaxon qui a encore plus effrayé Kuro qui accélérait accélérait. J'avais un scénario de catastrophe en tête... (l'homme qui murmurait à l'oreille du cheval ça vous parle ?), et j'ai regardé le camion, le mec m'a fait signe de passer. Hop là, ni une ni deux j'ai traversé, et ouf le chemin était là. Les chevaux ont foncé sur le chemin comme des fous, et se sont calmés plus loin. Mais finalement, je suis repassée devant, et on a fini la balade au galop. Pauvre Kiyoshi loin derrière, Diamond n'en pouvait plus d'être seul il a mis pied à terre, et arrivé sur le chemin il a laissé rentrer son cheval tout seul et il est rentré à pied. Quelle histoire ! Le lendemain, pour rire Kiyoshi me reprochait d'avoir mal de partout. Mais c'était un super souvenir, tous les 3 à cheval. Du coup, je n'ai pas pris de photo de ce moment, car je pensais le faire à la fin. Tant pis.

 

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(Moi sur Kuro-Chan)

 

Bref, toutes mes balades étaient géniales. Une autre, comme il avait énormément neigé et que l'ascension de la montagne était trop difficile pour les chevaux, s'est faite sur la route pour les voitures (enneigée bien sûr, mais pas trop). Kiyoshi nous a suivi tout le long en voiture. Je me demandais bien pourquoi, alors j'ai demandé : non, ce n'est pas par sécurité comme je le pensais, mais parce qu'il devait ramasser les crottins !!! Oui oui, au Japon les gens n'aiment pas qu'il y ait des crottins sur la route, et du coup ils vont se plaindre. Donc il faut quelqu'un, derrière, qui s'arrête et ramasse... Ca m'a bien fait rire. Cette balade était extraordinaire car on a galopé sur des kilomètres et des kilomètres. Sandria faisait souvent le peureux ou celui qui ne voulait pas avancer, alors moi sur Steve je le doublais au galop, mais Sandria a plus de force et déteste qu'on le double, alors ça le motivait et il prenait le galop et accélérait à bloc. Souvent, on galopait côte à côte, je crois que c'était le plus beau moment que j'ai passé. Par contre, en rentrant, j'avais des douleurs de partout, j'en ai bavé dans les épaules, le dos, les abdos, les jambes... partout partout !

 

Voilà. Et ma dernière balade, sur Takeshin, s'est passée moyennement. Elle n'a pas voulu avancer encore (les autres fois elle avait été super, en avant, super vive, toujours devant et jamais derrière, elle prenait le galop d'elle-même, elle sautait dans la poudreuse...), et Kiyoshi s'est énervé. Mais sur le retour, elle a été vraiment bien. Par contre, il y avait beaucoup de vent, et arrivé au sommet, le vent avait poussé toute la neige sur le chemin, nous nous sommes enfoncé dans celle-ci, cela ne fut pas une partie de plaisir, de la neige jusqu'au cou du cheval, moi les jambes dans la neige aussi, la jument faisant des efforts pour sortir de ces profondeurs... bref, ce n'était pas le meilleur moment. Mais Takeshin a été super ! Et ce qui devait arriver arriva : Hisae n'a pas beaucoup pansé Keisuke, donc elle était trempée. L'après-midi, je vais pour lui donner à boire, l'eau est glaciale bien sûr, alors elle s'est mise à trembler, son corps couvert de spasmes. C'est pas comme si je me doutais que ça allait arriver, sans sécher un cheval au minimum après une heure d'entraînement ! Du coup on lui a mis la couverture (en plus elle n'est pas des plus faciles la miss), on lui a donné de l'eau chaude et du mélange de betterave. Elle a tout doucement repris, heureusement. Mais bon, ça devait arriver. Quant à Takeshin, j'avais passé 30 minutes à lui enlever toute la neige, à la brosser encore et encore, à la sécher...

 

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(Kuro-Chan et Micky qui jouaient)

 

[Fin du récit]

 

Voilà, ça c'était le petit récit pour les passionnés, je sais que ça leur plaira. Les autres, désolée de l'ennui. J'espère quand même vous avoir donné l'idée des sensations géniales que j'ai ressenti et que vous aurez pris plaisir à me lire !

 

Sinon, pour vous dire combien ma famille était super gentille, nous sommes allés au moins 5 fois au onsen dans Hidaka, la ville donc à 10 minutes en voiture (1h à pied !!). Hisae m'a payé plusieurs fois et après j'ai insisté pour payer parce que quand même ! C'était agréable à chaque fois, le soir après le boulot, hop dans le grand bain bien chaud. Super cool !

 

Puis Hisae m'a emmenée dans un parc national de Hokkaidô. Nous avons pris une journée entière de repos rien que toutes les 2, et Kiyoshi s'est occupé de l'écurie. Nous sommes donc allés jusqu'au lac de Shikaribetsu (très peu connu d'ailleurs, j'ai galéré à retrouver le nom), cela nous a pris 2h30-3h de trajet pour y aller environ. Nous nous sommes arrêtés au conbini et on a acheté plein de trucs sympathiques pour le trajet, et on s'est régalées dans la voiture de sucreries (daifuku à la crème pâtissière par exemple, trop bon !). Les paysages ont vraiment changé le long de la route, on est passé des montagnes à la campagne. Tout le long, de grands champs, les rouleaux de foin et de paille emballés et rangés dans les étables, les vaches noires de Hokkaidô dans les prés enneigés, le vent super fort. Bref, vraiment Hokkaidô possède divers éléments naturels merveilleux, et encore je n'ai pas vu le bord de mer, je ne fais que l'idéaliser par les photos. Hokkaidô est un endroit merveilleux et si l'envie vous prend de voyager, je ne saurais que vous encourager à aller là-bas, que ce soit en hiver, printemps, été ou automne (d'ailleurs, c'est leur saison préférée car les couleurs sont magnifiques). Au lac de Shikaribetsu, nous sommes allés découvrir le petit village de glace créé sur le lac complètement gelé, des igloo fabriqués par les gens d'ici et dans lesquels ils ont fabriqué un bar glacé (on peut commander de vraies bières et autres alcools), ils ont aussi fabriqué un petit amphithéâtre avec un ours assis au milieu, tout en neige. De petites pièces ont été aménagées avec des tables et des sièges en neige aussi, ainsi qu'une télé, mais bon il faisait bien froid personnellement je ne m'attarderai pas avec une bière à table !!!

Dehors, d'autres igloo avec des tables à nouveau, ainsi que de grands bonhommes de neige en forme de Totoro et autres personnages rigolo, très bien faits. Puis direction l'attrait principal : le rotenburô (onsen extérieur). On entre dans un igloo, et celui-ci se divise en deux pièces : à gauche les hommes, à droite les femmes. Donc on prend à droite, et derrière un mur de neige se trouve un petit vestiaire. Rapidement on se déshabille (ça caille grave !!!! Il faisait - 7°C avec beaucoup de vent, alors les pieds sur la neige je vous dis pas !), et hop vite fait on monte les marches qui sortent de l'autre côté de l'igloo. Et là, se trouve un grand réservoir rond avec l'eau chaude dedans, entouré de neige, et sur les bords droits et gauche des murs de neige pour rester un peu secret. La seule visibilité, c'est depuis le lac (où l'on n'a pas accès à pied), et donc on s'installe dans le rotenburô chauffé à fond (et là ça fait choc avec les doigts et les pieds !! Mais après, c'est super agréable), et on a la vue sur le lac gelé et sur les montagnes en fond. C'est magnifique ! Et on se sent tellement bien, au chaud... Et quand il fait un peu trop chaud, ben on sort les mains et on les met dans la neige. Et on a eu beaucoup de chance car nous n'étions que toutes les 2 !!! Personne n'est venu, donc on avait le rotenburô pour nous toutes seuls, c'était impeccable.

Puis nous sommes sorties après un long moment dans l'eau chaude, et là pas de soucis, le corps est tellement réchauffé qu'on peut rester "à poil" pendant un long moment. On se sent super bien, détendu, relax... On est ressortis, on a fait un petit tour dans l'igloo "office du tourisme" avec les photos de la fabrication des igloo (qui débute fin décembre quand le lac est vraiment gelé), et l'explication de la fabrication des verres en glace, on y voit des verres de bière, de champagne... tout en glace. Puis nous avons repris la voiture et la route direction Obihiro, et on avait bien faim après ce bain chaud, on a mangé en route.

 

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(N'ayant pas de photo du rotenburo, je vous met celle-ci prise sur internet)

 

On s'est arrêtées à un conbini pour acheter des cadeaux avant d'aller, entre le parc et Obihoro, voir des amis à elle. Arrivés là-bas, leur boutique est dans une petite maisonnette super mignonne, et l'extérieur annonce la couleur avec des sculptures de bois splendides. A l'entrée, une dame adorable nous accueille, et va chercher son mari. On leur offre les petites douceurs, et ils viennent installer, dans la petite boutique, des chaises autour d'une table et nous offrent le café. Ces gens-là sont un couple d'une soixantaine d'années, le mari est une connaissance de Hisae ils se sont connus au lycée. Le couple fabrique des sculptures (toutes petites, la taille d'une phalange, et de grandes tailles, de grands hiboux perchés sur leur branche par exemple), en obsidienne (une pierre noire). C'est magnifique (le prix aussi, snif), ils font aussi des colliers et des décorations à base d'une photo qu'ils travaillent sur la pierre. On a longuement parlé, c'était fort agréable, des gens fort gentils qui m'ont offert une photo d'un lapin de Hokkaidô, qui ressemble à une souris marron à oreilles courtes ! (oui oui, c'est un lapin à oreilles courtes hihi). Puis nous avons pris congé, et à nouveau la route vers Obihiro.

 

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(Nagi Usagi)

 

Pourquoi Obihiro ? Parce que c'était sur le chemin pour rentrer et que Hisae en a profité pour faire des courses dans un grand magasin pas cher, car à Hidaka il n'y a qu'un supermarché, plutôt petit, et assez cher. Et on en a, du coup, profité pour aller rendre visite à sa maman qui habite dans Obihiro (qui est, d'ailleurs, une assez grande ville mais rien à voir avec Kyôto et toutes les autres grandes villes du Japon que j'ai pu visiter). Sa maman a 84 ans, et elle est vraiment adorable. Trop gentille. Elle avait sa perruche sur son épaule (Pico Chan), elle nous a accueilli à bras ouverts, elle était super heureuse de me voir (et moi aussi !!!), elle nous a offert du lait, des sushis, et elle a dévalisé son frigo pour offrir de quoi manger à sa fille. Elle nous a montré des photos, et on Hisae nous a prise toutes les deux en photo. Cela fut de courte durée car il restait bien 2h de route, donc nous sommes repartis.

Donc une journée extraordinaire, merveilleuse, un vrai plaisir.

 

Hisae m'a aussi emmenée, un midi, dans un centre culturel des Aïnu. Les Aïnu, c'est la population qui vivait à Hokkaidô et dans les îles du nord bien avant les japonais ! Mais les japonais sont venus et ont fait comme pour les indiens aux Etats-Unis. Aujourd'hui, une petite population de Aïnu subsiste et tient à faire valoir leurs coutumes et leurs traditions comme à part, différentes de celle des japonais. J'avais dit à Hisae combien cette population me donnait envie de la découvrir, et donc elle m'a fait la surprise, en allant chercher le sel pour les chevaux. Nous sommes donc allés à Furano, puis à Biratorichô dans le musée des Nibutani Aïnu. C'était incroyable, tout a été reproduit à l'identique par des Aïnu qui veulent conserver leur culture, les vêtements, les couteaux, les pièges pour animaux, les festivals... tout tout tout, ils ont même reproduit une grande barque (d'ailleurs, en août ils organisent une grande fête pendant laquelle ils sortent de vraies barques de bois Aïnu et font la course sur la rivière, à plusieurs dedans, les barques ressemblent aux grandes des indiens). J'ai adoré, vraiment... C'était super, un très beau cadeau de la part de Hisae. Je ne voulais plus décrocher. (et en plus, j'ai eu la chance de revoir une petite expo à l'aéroport en arrivant, qui se tenait 3 jours et se terminait le jour de mon départ, chouette, et j'ai vu des Aïnu fabriquer directement sur place des sculptures de bois, impressionnant).

 

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Enfin, j'ai aussi eu l'occasion de skier sur la toute petite station de ski de Hidaka, dans la ville de Hisae et Kiyoshi. J'y suis allée la demi-journée, j'ai loué skis et chaussures, et j'ai pris un forfait 5h. Un peu après 9h, j'étais sur les pistes à -15°C en bas. Les remonte-pente ne sont que des 2 places, il y en a 4 pour aller jusqu'en haut de la montagne, et il n'y a pas de barrière qui se referme devant, par contre avant de monter un japonais essuie le siège avec un balai spécial, et à l'arrivée un japonais sort de sa cabane juste pour dire... "arigatô gozaimasu"... euh, oui d'accord, de rien. C'est marrant. Les japonais étaient étonnés de me voir ici, à chaque fois ils me faisaient un signe pour ne pas que je montre mon pass parce qu'ils me reconnaissaient. La neige était excellente ! Par contre il me fallait bien 20 minutes pour monter jusqu'en haut, et j'avais les doigts des mains et des pieds congelés... J'ai fais plusieurs descentes, d'abord en bas, puis je suis longtemps restée en bas. Au bout d'une heure, j'avais l'impression que mon corps allait me lâcher, je suis allée dans la petite cabane de repos prévu à cet effet en bas de la station, il y a un chauffage, et j'y suis restée une bonne demi-heure pour réchauffer mon corps ! J'ai croqué quelques gâteaux aussi, et un groupe d'enfants est arrivé. Un petit garçon, curieux, est venu me parler, mais à un moment je ne comprenais pas un mot, il me le répétait, mais je ne pouvais pas mieux comprendre... Les autres m'avaient entouré pendant ce temps là, très curieux. Mais en voyant que je ne pouvais pas répondre à cette question précise, ils se sont tous désintéressés. J'ai repris les pistes, pendant une bonne heure. Puis quand j'allais arrêter, arrivée en bas Hisae m'attendait, avec une amie à elle sur des skis. Du coup, son amie, toute heureuse, a voulu skier avec moi. Nous sommes remontées jusqu'en haut, en papotant sur les remonte-pente. Comme j'avais vraiment froid, avant de descendre nous nous sommes arrêtées dans une cabane similaire à celle d'en bas, mais tout en haut, mettant nos mains et nos gants près du chauffage. Une fois bien réchauffée, nous avons pris une piste "secrète" (en fait, l'entrée n'est pas simple à trouver, mais la piste est indiquée sur la carte), qui est en fait une descente au coeur de la forêt, et c'était super sympa, super beau ! Elle était tellement contente qu'elle m'a prise en photo et m'a aussi mise sur son blog ! Puis nous sommes allées rejoindre Hisae en bas, et nous avons mangé toutes ensemble. Avec Hisae, on est ensuite allées au onsen, après une matinée bien froide pour se réchauffer, et nous sommes rentrées. Après-midi : travail à l'écurie ! Elle voulait que je me repose, mais pas moi.

 

Ah, et j'ai oublié de vous parler, vite fait, des chiens. Il s'agissait de Aïnu Ken, des chiens appartenant autrefois aux Aïnu justement. Ils étaient utilisés pour chasser les ours. Vous allez croire qu'il s'agit de grands chiens ? Eh bien non, ils sont plutôt petits, de taille Border Collie bien plus trapus et moins long. Et ceux-ci étaient féroces, j'ai mis beaucoup de temps à les apprivoiser (et même à la fin parfois ils me choppaient encore les pieds), et à les toucher. Un jour, ils sont partis 2 jours. Quand ils sont revenus, ils avaient ramené la peau d'une biche. Ils sont allés la chasser dans la montagne, l'ont mangée sur place, et on ramené sa peau (et ils le font souvent d'après les propriétaires). Les chats n'ont pas intérêt à pointer leur bout de leur nez, l'autre fois j'ai cru que l'un allait se faire croquer. Par contre, très attachés à leurs maîtres (leur seul et unique maître, moi ils ont fini par me tolérer parce que je les nourrissais). Assez spécial... On sent le côté sauvage de ces chiens. Quant aux chats, ils mangeaient aussi les restes de nourriture (arrêtes, tout), et un jour Kiyoshi a castré un cheval. Pas de gaspillage : les bourses du cheval ont fini dans le ventre des chats, et je peux vous dire que quand il en a tendu une à l'un des chats, celui-ci s'est précipité et grognait férocement quand on approchait. De vrais chats à l'instinct de survie aussi, c'est fou.

 

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(Les 3 chats devant la cabane de bois)

 

Voilà ! Cet article fut long, j'espère qu'il vous aura plu tout de même. J'ai passé un mois extraordinaire, j'étais vraiment heureuse, j'ai eu une chance incroyable (comme depuis le début de ce voyage), et j'espère pouvoir retourner leur dire bonjour cet été. Ils ont énormément de courage. Parfois, Kiyoshi partait aussi dépecer des biches que son ami avait chassé et ramenait la viande qu'il préparait lui-même, et les beaux temps il part pêcher dans les montagnes, en amont des rivières, et ramène du très bon poisson que Hisae m'a cuisinée. Non seulement, ils s'occupent de leurs 48 chevaux (ah, et je suis fière de vous annoncer que j'en connais 42 au bout d'un mois !! Cela ne fut pas si aisé), ils sortent seuls en endurance, elle est la seule à entraîner ses chevaux pour les concours, et en plus pour faire des activités, les courses ou autre ils sont obligés d'aller super loin.

 

Vraiment, un mois de bonheur avec Kiyoshi et Hisae.

Leur blog, avec la page sur laquelle je figure : Arabian Horse Plantation

 

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Je souhaite aussi rendre un dernier hommage à Prince (ou Pearl Prince de vrai nom). Il avait 5 ans, et il était temps de le castrer. Hélas, le lendemain de la castration, il a eu un choc et il est tombé dans la neige. Il n'a jamais pu se relever malgré tous nos efforts pour le sauver, et il nous a quitté. Cela fut très dur, il était adorable, c'était un grand gentil. Il a donc l'honneur de figurer sur mon blog, parce qu'il nous manque.

Prince.

 

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24/02/2014
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